Ce corps qui manque à la représentation. Entre démocratie participative et critique artistique, les nouvelles scènes de l'expérience politique

Dossier : Les limites de l'inclusion démocratique
Par Matthieu de Nanteuil-Miribel
Français

Depuis les débuts de la modernité, le gouvernement représentatif a été conçu comme l’institution centrale de la démocratie, à condition néanmoins d’être complété par la métaphore du « corps politique », ciment de l’intégration nationale. Depuis plusieurs décennies, cette métaphore s’est épuisée et, avec elle, la représentation du corps comme unité d’action et support de l’émancipation. Entre les enjeux mémoriels de l’extermination, la perpétuation du racisme et la reproduction des stéréotypes sexués, le corps apparaît plutôt comme l’indice matériel d’une ambivalence, voire d’une fragmentation – un champ d’expériences que la représentation parlementaire ne parvient pas à constituer en objet politique. La participation peut au contraire y contribuer, à condition de retravailler ses bases normatives et de s’associer à d’autres initiatives, comme la critique artistique de la politique.

Mots-clés

  • démocratie représentative
  • corporéité
  • extermination
  • racisme
  • genre
  • démocratie participative
  • critique artistique
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