Féminisme, participation politique des femmes et « publics contestataires » : dépasser la dichotomie privé-public et penser les liens du local au global

Lecture critique
Par Isabelle Giraud
Français

La recherche sur le féminisme et les diverses formes de militantisme qui lui sont attachées nécessite de dépasser la dichotomie privé-public comme d’articuler les diverses échelles de luttes sur des terrains d’enquête localisés. La création d’un agenda de recherche à partir du concept de « publics contestataires » par L. Phillips, S. Cole et leurs étudiantes M.-E. Carrier-Moisan et E. Lagalisse dans l’ouvrage Contesting Publics. Feminism, Activism, Ethnography (Pluto Press, 2013) semble prometteuse au regard de ces deux enjeux. Toutefois, la mise en œuvre de cette approche sur leurs terrains respectifs en Amérique latine, à travers le concept de « publics contestataires », révèle des effets générationnels, les plus jeunes développant plus aisément une approche intersectionnelle qui dépasse l’opposition privé-public. Nous constatons également des biais professionnels, les chercheuses des deux générations démontrant une certaine difficulté à intégrer l’échelle transnationale dans leur analyse, alors que, par ailleurs, l’ouvrage présente tels quels des témoignages de militantes qui n’ont de cesse de rappeler l’importance des réseaux féministes transnationaux.

Mots-clés

  • féminisme
  • Amérique latine
  • société civile
  • échelles de lutte
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