Introduction. La démocratie participative a-t-elle un sexe ?

Dossier : La démocratie participative a-t-elle un sexe ?
Par Marion Paoletti, Sandrine Rui
Français

Penser la participation au prisme du genre suppose tout à la fois d’examiner les présupposés théoriques et pragmatiques associant femmes et participation et d’interroger la portée de leur présence effective dans les dispositifs participatifs et l’impact sur la démocratie participative de sa relative féminisation. La participation des femmes, devenue ordinaire et banale, n’est pourtant pas pleinement évidente, que ce soit dans des dispositifs participatifs mixtes ou non mixtes. Ce statut n’est pas sans produire une certaine minoration de leurs prises de parole, qui ne dépend pas seulement des rapports sociaux de sexe, mais aussi d’autres rapports de pouvoir. Les femmes sont toujours sommées de résoudre un dilemme entre spécificité supposée et universalisme, dilemme que les hommes ont le privilège de pouvoir ignorer. Les stratégies, conscientes ou non, déployées pour faire face à ce dilemme passent par des formes d’entre-soi, selon une double logique du regroupement et du retrait, avec notamment la constitution de « contre-publics subalternes féministes ». Si cette logique produit des clivages entre militantes et non-militantes, elle apparaît aussi comme une condition favorisant la participation paritaire.

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