Dispositifs participatifs et asymétries de pouvoir : expliciter et interroger les positionnements

Dossier : Acteurs et chercheurs de la participation : liaisons dangereuses ?
Par Cécile Barnaud, Patrick d’Aquino, William’s Daré, Raphaël Mathevet
Français

Si de nombreux auteurs dénoncent le manque de prise en compte des asymétries de pouvoir entre les acteurs dans les processus participatifs, plus rares sont ceux qui abordent la question du comment, à savoir comment prendre en compte ces asymétries de pouvoir dans la mise en œuvre d’un processus participatif ? Cette question implique pour les porteurs de ces processus (chercheurs ou professionnels de la participation) de réfléchir à leur positionnement vis-à-vis de ces asymétries, et donc d’interroger un certain nombre de présupposés théoriques voire idéologiques, souvent inconscients et rarement formulés. Revendiquent-ils une certaine neutralité, une absence de parti pris, au risque de participer à une simple reproduction voire à un renforcement des asymétries de pouvoir initiales ? Revendiquent-ils au contraire une non-neutralité, en choisissant de renforcer la voix des acteurs ou des points de vue les moins influents, au risque de voir questionnée leur légitimité à intervenir ainsi sur les rapports de force au sein d’une société ? Dans cet article, nous présentons un outil que nous avons développé, un test destiné à faire expliciter aux porteurs de processus participatifs leur positionnement vis-à-vis des asymétries de pouvoir. Nous l’avons soumis à une cinquantaine de chercheurs et professionnels de la participation. L’analyse des résultats nous a permis de mettre en évidence cinq grands types de positionnements dont la cohérence interne renvoie à différentes façons de concevoir la légitimité de leur intervention.

Mots-clés

  • participation
  • relations de pouvoir
  • neutralité
  • réflexivité
  • posture
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