Quand le pétitionnement contribue au façonnage de l’agenda politique. L’abolition de la tenure seigneuriale au Canada français (1849-1854)

Varia
Par Daniel Carpenter
Français

On reproche souvent aux pétitions de n’avoir aucune efficacité dans le champ des politiques réelles. Or, l’histoire politique de la démocratisation nord-américaine nous montre que les pétitionnaires peuvent changer la donne et façonner l’agenda politique. Dans les années 1840 et 1850, les Bas-Canadiens (aujourd’hui, les Québécois) débattent de la question de la tenure seigneuriale, et des mécanismes pour la remplacer par une tenure allodiale (soit par une abolition immédiate, soit par une commutation, soit par une réforme plus graduelle). Après des décennies de débats, le Bas-Canada ne parvient pas à réformer la tenure seigneuriale. Mais à partir de 1849, les réformistes pétitionnent massivement, avec des demandes de plus en plus souvent écrites en français et de plus en plus radicales. L’agenda politique se transforme, et le Bas-Canada abolit la tenure seigneuriale en 1854.

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