La surveillance a-t-elle une couleur politique ? Cercles de vigilance, capital social et compétition municipale dans des espaces périurbains en France

Dossier : Participations à l’ordre
Par Matthijs Gardenier
Français

Depuis 2011 et la circulaire Guéant sur la « participation citoyenne », nous assistons en France au développement des Voisins Vigilants, sur le modèle des neighbourhood watches américaines et britanniques. Le concept est simple : il s’agit d’organiser un réseau de voisin·es qui avertiraient la police lorsque des actes délictueux seraient commis dans leur quartier. Situés principalement dans le périurbain résidentiel, ces cercles cibleraient principalement les cambriolages, dans des quartiers où il y a peu de monde pendant la journée. Les Voisins Vigilants n’auraient pas vocation à intervenir contre des délits, mais à mettre en place une surveillance, matérialisée par le logo du mouvement, un œil grand ouvert sur fond jaune. Au cours d’une enquête de terrain dans sept communautés différentes, nous observons que ces réseaux s’inscrivent dans la perspective de créer un espace social perçu par les participant·es comme sécurisé, pouvant devenir un outil d’affirmation de l’entre-soi. Cette vision partagée sera aussi pour certains acteurs l’occasion d’accumuler un capital social leur permettant de s’intégrer au jeu électoral des localités où se développent ces réseaux de surveillance.

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