Un déficit de représentation ? Sentiment de représentation et participation électorale dans une ancienne municipalité communiste

Par Samir Hadj Belgacem
Français

Cet article envisage le lien entre représentation et participation électorale pour les habitant·es des cités de logement social. Au-delà de leur seule perception, il étudie l’articulation entre la participation et les liens avec les représentant·es. À partir d’une enquête socio-historique au Blanc-Mesnil, ville anciennement communiste, il formule plusieurs hypothèses concernant la faiblesse du sentiment de représentation politique qui prédomine parmi les habitant·es des cités de logement social. L’enquête rend compte de la montée de l’abstention au cours des années 1980. La contestation de la représentation par les élu·es de la majorité de gauche se déploie durant les années 1990-2010. Des porte-parole émergent alors pour tenter de représenter les habitant·es des cités au sein de l’exécutif municipal. Leurs difficultés, tant à se faire reconnaître comme des interlocuteurs et interlocutrices légitimes qu’à participer à la liste de gauche, renforcent la défiance vis-à-vis des élu·es de la majorité. Ces porte-parole et candidat·es à la représentation (presque exclusivement masculins) participent activement à la construction du sentiment de représentation parmi les habitant·es. Dans le cadre public, ils insistent en particulier sur l’importance de la représentation sociale et territoriale et sur la connaissance des difficultés des habitant·es. Cependant, en variant les situations d’énonciation, l’identification aux représentant·es peut aussi prendre une dimension ethno-raciale, qui demeure largement circonscrite au « texte caché », car jugée illégitime.

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