Platon, le tirage au sort au fondement de la communauté politique

I. Le monde antique
Par Arnaud Macé
Français

Platon, à travers les projets constitutionnels qu’il a développés, en particulier dans les Lois, nous révèle que le tirage au sort peut jouer un rôle politique fondamental, plus fondamental à ses yeux que le fait d’y recourir pour désigner les magistratures, comme le fait la démocratie ancienne. Platon s’appuie sur une culture grecque du hasard, qui confère au tirage au sort la double vertu de la sanction divine et de l’établissement de l’égalité des parts reçues entre égaux. La théorie des deux égalités (fondées soit sur l’identité des parts soit sur leur proportionnalité) permet de marginaliser le tirage au sein de la désignation des magistratures, qui doit relever de l’autre égalité, selon un critère de mérite. En revanche, l’attribution par le tirage au sort de parts égales du territoire assure la cohésion de la cité des Lois. Plus encore, la nécessité de penser la cité comme une somme de récipiendaires de parts égales confère à celle-ci son articulation mathématique et sa capacité de mobilisation.

Mots-clés

  • Platon
  • désignation par le sort
  • tirage au sort
  • distribution de la terre
  • démocratie
  • charges politiques
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