Les assemblées citoyennes, une nouvelle forme de représentation démocratique ?

Par Hélène Landemore, Jean-Michel Fourniau
Français

L’introduction de ce dossier examine une question qui parcourt l’ensemble des articles : les assemblées citoyennes tirées au sort peuvent-elles démocratiquement et légitimement légiférer au nom du peuple ? La question des conditions démocratiques d’une représentation non électorale est aujourd’hui saillante dans la théorie politique et conduit à envisager la légitimité de nouvelles formes de représentation politique dans un système délibératif élargi qu’exigent nos sociétés de masse complexes. Le recours aux processus délibératifs questionne spécifiquement la possibilité pour une assemblée tirée au sort de prendre des décisions au nom de l’ensemble de la population, comme le feraient des représentant·es élu·es. Cette introduction situe la réflexion sur ce que sont des « représentant·es citoyen·nes » dans les débats contemporains de la théorie politique. Sans prétendre apporter de réponse définitive, l’introduction explore certaines questions soulevées par la Convention citoyenne pour le climat en France au travers d’une synthèse des différents articles du dossier. Elle précise ce que sont les assemblées citoyennes, et éclaire le phénomène par lequel les citoyen·nes tiré·es au sort construisent un rôle de représentation politique, un « devenir représentant·e » qui excède leur mandat initial, en général limité à réduire le fossé entre la population et les élu·es. Les résultats dégagés ouvrent la perspective de l’institutionnalisation des assemblées citoyennes dans le processus de fabrication de la loi.

  • Assemblée citoyenne
  • Tirage au sort
  • Citoyens-représentants
  • Représentation politique
  • Convention citoyenne pour le climat.
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