La fabrique de ­­l’électorat. Pour une praxiographie de la participation politique au Cameroun

Par Georges Macaire Eyenga
Français

Cet article explore la fabrique de ­­l’électorat en tant ­­qu’entité politique et figure de souveraineté au sein des sociétés contemporaines. Il ­­s’intéresse aux pratiques des street level bureaucrats que sont les agent·es ­­d’Élections Cameroon (Elecam) et examine les conditions sociotechniques de ­­l’enregistrement de ­­l’électorat sur les registres de vote biométriques et leur impact sur ­­l’accès au droit de vote. ­­L’analyse repose sur des données recueillies lors ­­d’une enquête réalisée entre 2021 et 2024 à la Direction Générale des Élections (DGE) ainsi ­­qu’au niveau de ses bureaux locaux dans la ville de Soa et à Nkolmesseng (arrondissement de Yaoundé). ­­D’un point de vue théorique, ­­l’enquête ­­s’appuie sur les recherches portant sur les bureaucraties publiques afin ­­d’analyser comment ces agent·es négocient et improvisent dans un environnement caractérisé par un manque de ressources et ­­d’infrastructures. Cela permet de nuancer les théories sur la corruption généralisée et ­­l’inertie des fonctionnaires, souvent avancées dans une certaine littérature. ­­L’analyse montre que ­­l’électorat ­­n’est pas simplement une entité légale, mais résulte ­­d’un ensemble de facteurs sociotechniques, incluant la bureaucratie, les infrastructures technologiques, les normes, les pratiques, les ressources et le contexte sociopolitique. Elle met également en lumière les implications de ­­l’engagement de ces agent·es envers ­­l’idéal du Leave No One Behind (LNOB), les positionnant ainsi comme de véritables faiseurs et faiseuses de ­­l’électorat.

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