Quand le mouvement fait événement : la flamme utopique de Nuit debout

Par Arthur Guichoux, Federico Tarragoni
Français

Certains mouvements sociaux constituent des événements politiques. C’est le cas lorsque, en raison de leurs répertoires d’action et/ou de la conjoncture dans laquelle ils prennent place, ils sont perçus par les parties prenantes comme de véritables « ruptures » dans leur parcours de politisation et, plus globalement, dans leur trajectoire biographique. Les « mouvements des places » qui ont surgi après la crise des subprimes sont, de ce point de vue, absolument exemplaires. L’occupation des places est devenue une utopie collective – ou une « hétérotopie » pour reprendre le terme de Foucault –, à l’issue de laquelle les individus sont sortis radicalement transformés. C’est ce que montre cet article à l’aide d’une double enquête longitudinale, par récits de vie et entretiens semi-directifs, sur les personnes ayant participé à Nuit debout (Paris). Il cherche à élucider les raisons structurelles et contextuelles en vertu desquelles la perception d’avoir vécu une « utopie en actes » a pu être partagée par des individus aux socialisations politiques et militantes différentes.

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