« Travailler à partir de sa propre vie ». Proximité de genre et travail ­­d’animation dans une association de femmes immigrées

Par Violette Arnoulet
Français

Prenant pour exemple une association de femmes installée dans une cité de logements sociaux de la banlieue parisienne, cet article analyse ­­l’émergence conjointe au cours des années 1980 ­­d’une catégorie de public, les « femmes du quartier », et ­­d’une forme de travail social, ­­l’« animation de quartier ». À partir ­­d’une enquête sociohistorique, ­­l’article reconstitue les conditions de création de ­­l’association, le parcours et les pratiques de ses deux premières animatrices de 1982 à 1991. Il interroge plus particulièrement le recours à une proximité de genre entre animatrices et adhérentes de ­­l’association, comme principal ressort du travail ­­d’animation, dans un contexte ­­d’essoufflement des formes ­­d’encadrement existantes dans cette ville communiste de ­­l’ancienne Banlieue rouge. Après avoir exposé les dynamiques locales qui soutiennent ­­l’émergence ­­d’une catégorie de public définie par le genre et le lieu de résidence, ­­l’article analyse comment les animatrices mobilisent leurs expériences de jeunes mères étrangères, de résidentes du quartier et de militantes pour accomplir la tâche qui leur est confiée. Il montre finalement ­­qu’en reprenant à leur compte une catégorie à laquelle elles sont assignées, elles façonnent un rôle peu défini ­­d’animatrice de quartier, au profit ­­d’une conception militante du travail social.

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